Une partition graphique de Cornelius Cardew
La particularité de cette partition est qu’elle regroupe un ensemble de 193 pages ne comportant que des annotations graphiques. Seuls quelques caractères utilisés dans l’écriture musicale sont employés et souvent de façon détournée. Cardew n’a volontairement pas associé de notes explicatives. Il laisse l’interprète seul face à son œuvre, lui laisse imaginer ses propres règles et le lien abstrait qui relie l’interprétation à la partition.
Voici quelques pages que nous jouons : (cliquez sur les pages pour une meilleure vision)
Tous les mystères autour de cette proposition renforcent son caractère « universel ». À mi-chemin entre œuvre graphique et partition, elle devient alors un support abstrait que chacun peut s’approprier. Composée à l’origine pour les musiciens, elle n’a cessé d’inspirer les générations d’artistes, et sa portée s’est naturellement étendue aux autres modes d’expression artistique.
Comme le propose Cardew : « Au lieu de composer un système trop défini dans tout ce potentiel chaotique, mettez vous simplement dedans (vous êtes aussi un système de tris après tout) et voyez quelles actions l’acte suicidaire précipite. »
Journal de Cornelius Cardew :
Ce que j’ai composé dans ce morceau c’est un « Mode de fabrication de musique ». J’ai inventé une façon de faire de la musique et l’ai limité à tel point que les musiciens sans idées de construction personnelles sont dans une position propice à adopter ce mode de fabrication.
Je compose des systèmes. Les sons et des sons potentiels sont autour de nous en permanence. Ils sont partout. Ce que vous pouvez faire c’est d’y insérer votre logique et de construire dans cette masse bouillonnante un système qui permet à certains d’entre eux de devenir audibles. C’est pourquoi improviser est une telle expérience orgiaque.
Extrait audio
Benoit Cancoin Contrebasse, Jean Philippe Gross, dispositif électro-acoustique,
Eddy Kowalski Saxophone Soprano, Xavier Saïki, guitare
Anne Montaron dans son émission « A l’improviste » sur France Musique a diffusé le concert donné au Festival Densité en octobre 2013 : http://www.francemusique.fr/emission/l-improviste
Un extrait du concert à la Tannerie
Les ateliers autour du Treatise
Le collectif Ishtar a mené un grand nombre d’ateliers autour de la partition.
C’est une occasion fantastique soit de « quitter » la partition, soit « d’aller vers » la partition. C’est aussi l’occasion de faire se rencontrer des publics différents : groupes mélangeants adultes et enfants, personnes en situation de handicap et personnes valides.
Nous vous invitions à visiter notre page spécifique : ATELIERS TREATISE.
Les biographies des artistes du projet
Benoit Cancoin, contrebasse, Eddy kowalski saxophone soprano, Xavier Saïki, guitare préparée et
Jean Philippe Gross : Set électro-acoustique. France.
Né en 1979.
Formation musicale autodidacte débutée en 1994 par les percussions.
En 1998 il se tourne vers l’utilisation d’outils électroniques et vers la pratique de l’improvisation libre. Depuis il a multiplié les collaborations et les représentations, et présenté son travail en Europe, au Japon et aux USA. Du solo aux grands ensembles, il joue avec de nombreux musiciens français et internationaux, avec entre autres Xavier Charles, Clare Cooper, Jerome Noetinger, Lionel Marchetti, Franz Hautzinger, Axel Doerner, John Hegre, Jean-Marc Montera, Will Guthrie, Ferran Fages, Jean-Luc Guionnet, eriKm, Arnaud Rivière, Pascal Battus, JazKamer Metal line up…
Il travaille pour la danse avec la chorégraphe Marie Cambois / “We killed a Cheerleader 2.2″ (2011) / “We killed a cheerleader 1.1 (2008) Programmateur au sein de l’association “Fragment” à Metz, d’octobre 2001 à juin 2009.
« Treatise » création originale initié par le Collectif Ishtar a bénéficiée d’une résidence au Théâtre de Bourg-en-bresse en 2011, ainsi que d’une résidence à La Tannerie (smac de Bourg-en-bresse) en 2012 et au Périscope (Lyon) en 2013.
et une courte biographie de Cornelius cardew
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